La disparition de Louis-Adolphe Wisler

Chapitre 3 - L'entreprise LAW

Louis-Adolphe Wisler tombe malade en 1951, des suites opératoires désastreuses d’une opération de la vésicule biliaire, faisant de lui un cardiaque. Dès qu’il se sentait mieux il retournait à l’usine, mais, lorsqu’il devait garder la chambre, sa fille Jacqueline faisait la navette entre l’usine et la maison pour lui apporter tous les documents afin qu’il puisse continuer de diriger son entreprise depuis son lit de souffrance.

En mars 1953 il envoie Jacqueline, chaperonnée par Mr Niggli, à la foire internationale de Bruxelles rencontrer M. de CORTE, l’agent général pour la Belgique, avec la mission de le rassurer sur la capacité de Louis-Adolphe à continuer de diriger efficacement l’entreprise que ce soit de son bureau ou de son lit par l’intermédiaire de sa fille. La mission est heureusement réussie, car il était l’un des plus gros clients de LAW et son passage à la concurrence aurait été une catastrophe.

Le mariage, le 6 juin 1953, de Jacqueline avec Jean-Claude GARRET mit fin à sa mission, car ils devaient partir fin août pour la Colombie, où Jean-Claude, à 28 ans, était nommé responsable, vis à vis du gouvernement colombien, de sa Société Delatre & Frouard, chef de file d’un énorme marché concernant plusieurs sociétés françaises pour la réalisation d’une usine métallurgique complète – Hauts-fourneaux-Aciérie-Laminoirs-Centrale électrique- etc.. – sur le site de Paz del Rio, à Bélencito dans la haute vallée du Boyaca (2500 mètres d’altitude). Jacqueline et Jean-Claude Garret sont revenus à Pâques 1954 pour retrouver Louis-Adolphe Wisler complètement épuisé par les efforts nécessaires pour maintenir la Direction de l’Entreprise.

Il avait engagé Mr Capman, comme directeur général mais cette personne n’était pas du métier et n’a pas réussi à s’adapter. Louis-Adolphe le remercia en mars 1954 et sa santé se dégrada rapidement. Alors que Jean-Claude Garret était rappelé en France pour prendre la direction d’une usine métallurgique près de Nancy, il proposa à son beau-père sa collaboration : son rêve de voir son œuvre continuer se réalisait.
D’avril à décembre 1954, Jean-Claude GARRET partagea son temps entre Delattre & Frouard et LAW, et à partir du 1er janvier 1955, il prit la direction administrative et financière de la société, pendant que Louis-Adolphe Wisler se consacrait à ce qu’il préférait : la mise au point de nouveaux matériels.

Avec le bureau d’études, il travailla sur un modèle de machine à laver, chauffée au bois et équipée d’un ensemble d’hydrothérapie, destiné aux fermes de l’époque totalement démunies de salle de bains. Le prototype fonctionna dans sa maison pendant 20 ans, mais la fabrication en série ne fut jamais lancée, car le modernisme gagna enfin les campagnes, mais on peut dire qu’il fut visionnaire en électro-ménager.

Avec Edgar Wisler, il décida la refonte de la SCIE à BUCHES INDEPENDANTE avec FENDEUR de bûches, système de PROTECTION et TABLE. 2836 exemplaires ont été vendus en 23 ans.

Ils mirent au point également le HACHEUR MELANGEUR HUMIDE H.M spécial pour préparer les aliments des porcs, construit de 1955 à 1970 à 8.876 exemplaires, le HACHEUR BROYEUR UNIVERSEL H.B.U. avec une variante, le HACHEUR BROYEUR à SEC H.S., construits de 1956 à 1970 à 4241 exemplaires.

En 1957 et 1958, Louis-Adolphe Wisler s’impliqua spécialement dans la conception et les essais du BROYEUR D.E. à percussion. La petite salle d’essais, à gauche de l’entrée de l’usine n’était pas adaptée, manquait d’aération ou d’aspiration. Il travaillait dans une poussière dense de farine qui lui fut fatale.
Une première crise d’étouffement le terrassa dans son bureau à 13 heures le vendredi 25 juillet 1958 et il succomba à une crise cardiaque le dimanche 27 à midi, alors que, le samedi, il paraissait hors de danger et avait passé l’après midi avec son beau-fils à faire toute sorte de projets pour l’entreprise.

Pendant 30 ANS Louis-Adolphe Wisler a dirigé l’entreprise LAW.
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